Liberté d'expression (Lan 1)

Publié le par Antholan

Voici un petit plaidoyer libertaire, à l'heure où tout le monde se veut ami de la liberté sans comprendre ce que cela implique réellement.

Qui oserait s'élever contre la liberté d'expression? Tout le monde érige, en effet, cette valeur sociale, au niveau d'un droit inaléniable... Mais la respecte-t-on vraiment? Non. Ceux qui se veulent ses défenseurs les plus farouches font d'excellents avocats conceptuels, mais lorsqu'il s'agit de la pratique, tous veulent la limiter pour assurer le maximum de bien être collectif ou, plus exactement, pour éviter les quelques frustrations et blessures morales que peut engendrer un abus de celle-ci.
Au risque de passer, à tort évidemment, pour un raciste (attention, le racisme ne signifie pas seulement l'adhesion à la croyance qu'il existe différentes races d'êtres humains, mais, de surcoît et bien plus fondamentalement, l'adhesion au principe selon lequel il existe une hiérarchie entre ces différentes races) ou un homophobe, j'estime que toute personne est en droit d'affirmer haut et fort que les Noirs sont inférieurs aux blancs ou que les pd sont des dégénérés. Certes, ces pensées sont d'un ridicule consternant, mais l'absurdité ou la bêtise est-elle un juste motif de censure?
Bien au contraire, il me semble évident que la meilleur manière de combattre ces inanités, c'est de les laisser prendre une place au sein d'un débat d'idée, car, comme le résumait si bien une sentence dont j'ai oublié l'auteur: "Tout idée fausse contient en elle son germe d'autodestruction".

 
Certes, il sera toujours pénible pour une minorité de se faire insulter par des imbéciles (on ne parle, ici, que de liberté d'expressions, toute agression physique est, il va sans dire, totalement exclue. Nous excluons également la calomnie et la diffamation qui, bien sûr, relève, comme les agressions, du domaine pénal.), mais interdire à ces idées odieuses l'accès au débat, ne les éradiquent en aucun cas, pire, cela les sacralisent. L'humuliation est certes difficile, mais elle est un moindre mal. Il faut réussir à se mettre au dessus de tout ça : "La bave du crapeau n'atteind pas la blanche colombe."
De plus, en écartant de façon a priori les avis divergents, l'on risque de nous-mêmes demeurer dans la bêtise. Toutes les choses que l'on ne peut pas dire ne sont pas dérechef fausses. Imaginer quelqu'un tentant de plaider la liberation féminime au XVème siècle, ne pensez-vous pas qu'il aurait été correct qu'il  puisse s'exprimer? Son avis était pourtant totalement proscrit à l'époque.
La plupart des choses méritent d'être dites, car ,si elles sont fausses, elle seront démontées, et si au contraire elles sont vraies, l'on en sera éclairés....
Bref, la liberté d'expression ainsi définie, c'est tout bénéf!



Jurisprudence (Cour Européenne des Droits de l’Homme, 21 janvier 1999, n°29183/95, Fressoz et Roire c. France) :

« La liberté d'expression vaut non seulement pour les « informations » ou « idées » accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent : ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l'esprit d'ouverture sans lesquels, il n'est pas de « société démocratique ». 

source: Wikipédia

Publié dans Société

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