L'art et toujours l'art

Publié le par Antholan

Il y a autant de subjectivités que de définitions de l'art... Voilà pourquoi le débat ne pourra jamais se clore. Il y a quelque chose d'aberrant dans toutes vos tentatives d'éclaircir le sujet; vous y déposer, réflexions après réflexions un voile encore plus opaque.

Je picore au hasard; Dahu nous propose un cercle ( bon pourquoi pas ? ) englobant des objets d'arts qui serait plus valorisé par l'amateur d'art qu'une simple machine à laver restant fonctionnelle ou un lapin. Mais alors, que penser de Hirst qui expose divers animaux morts baignés dans du formol et autres étagères à pharmacie ? Ne suffit-il pas que ces objets fonctionnels ou de la nature soit exposés pour qu'ils acquièrent un statut artistique (qu'ils rentrent dans le cercle) ? Le pendu ici marque sûrement un point.

Un autre point, celui du discours. Ne peut-on pas envisager ce dernier comme un art ? Ne connait-on pas l'art du rhéteur, celui qui manie le verbe comme l'écrivain et sa plume ? Doit-on lui ôter sa qualité artistique sous prötexte de son caractère éphémère ? Mais la rhétorique est un travail intérieur de longue haleine, les mots subissent une longue maturation dans l'esprit du rhéteur, peut-être toute une vie mais c'est l'externalisation qui est brève. Car du moment qu'il y a externalisation d'un processus intérieur, qu'il soit intuition, obsession ou autre, il y a création. L'essentiel pour définir ce qui est de l'art ou pas se trouve dans l'intention même de l'artiste. Endroit qui nous restera à tout jamais inaccessible, la question sera à jamais réitérée : Quelles étaient-donc ces intentions ?

Voilà sûrement ce qui complique la tâche des amateurs d'art en ce qui concerne l'art contemporain. C'est qu'il est difficile de percevoir s'il y a derrière les créations des artistes, une grande idée, un mobile plus noble que la gloire, l'argent, la reconnaissance. Mais les pistes sont brouillées car l'art jusqu'à présent possédait une valeur contestataire d'ordre politique ou métaphysique par rapport à l'ordre établi. L'art était bien souvent le support d'une révolte, d'une volonté de toucher les consciences, en bref une volonté de changement.

L'art contemporain au contraire, comme l'explique Comte-Sponville s'acoquine complètement avec l'ère du temps. Il suit la psychologie du consumérisme; la quête perpétuelle de la nouveauté. C'en est même devenu sa seule contrainte. Mais ce concept à présent se mord la queue, puisqu'il se vide de son idée première ( en voulant sans cesse innover, l'innovation n'est plus innovation)

Peut-être alors que tout aurait du s'arrêter lorsque Duchamp exposa son pissoir dans un musée. Son acte était alors encore innovant. Mais à quoi bon exposer un robinet ou une boite à pharmacie après cela ?

L'art contemporain est sûrement encore de l'art, mais un art appauvri et exsangue qui aurait dû s'éteindre à l'instant même de sa création.

Je vous laisse sur une petite réflexion : Et si l'art n'était pas là ou justement les gens le voient mais toujours ailleurs, toujours ailleurs, là ou les gens ne le voient pas ?

Publié dans Art

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